KIRUNA
Quelle identité pour une ville
en mouvement ?
Espaces publics
De façon générale, les espaces publics proposés structurent la nouvelle ville pour bonifier ses qualités urbaines. La proposition représente un grand bond en avant par rapport à la ville actuelle de Kiruna. Les constats ayant suivi les consultations publiques sont l’absence de place centrale, l’omniprésence de la voiture et la dispersion des commerces. Les espaces projetés sont plus nombreux, diversifiés et significatifs et prévoient divers niveaux d’appropriation.
Les espaces publics sont répartis en cinq catégories : la grande place publique centrale, le grand parc linéaire, les rues, les parcs de quartier en enfin les percées vertes.
TYPES D'ESPACE PUBLIC
Par White arkitekter (2013)
PLACE CENTRALE
Par White arkitekter (2013)
Place de l'hôtel de ville
La place centrale, articulée autour du centre civique constituera le coeur de la ville. Elle ajoute toutes les qualités urbaines qui n’étaient pas présentes dans l’ancienne ville. Sa position urbaine est stratégique ; c’est un lieu de convergence par lequel les usagers transiteront quotidiennement. La place donne également sur la route Malmvägen et le pôle intermodal regroupant tous les modes de transport régionaux et nationaux (train, autobus et téléphérique). En plus de posséder une grande polarité, cette place publique est à courte distance de la nature ( un des doigts verts qui pénètrent dans la ville).
Cette accessibilité permet de préserver l’héritage culturel, les pratiques identitaires des habitants qui souhaitent se déplacer et se rendre au centre-ville en traineau, en motoneige, en ski de fond ou en raquettes étant favorisées. Sur la place même, des zones sont prévues pour demeurer enneigées et ainsi se connecter aux sentiers de traineau et skis.
Le sol, minéral, prévoit une grande flexibilité des usages, été comme hiver. Elle a été planifiée afin de recevoir plus d’activités à l’extérieur que l’hôtel de ville actuel, situé en périphérie de la ville. Les façades donnent toutes sur la place et prévoient loger des institutions et des commerces au rez-de-chaussée mais aussi de l’habitation. Des zones de circulation véhiculaires cohabitent avec l’espace piétonnier. Cette flexibilité se traduit toutefois aussi par une faible présence de végétation et une surface surtout minérale et imperméable.
PLAN DE LA PLACE DE L'HÔTEL DE VILLE
Par White arkitekter (2013)
RUE PIÉTONNE
Par White arkitekter (2013)
COUPES DE RUE
Rues et îlots
Les nouvelles rues font une place importante aux différents usagers, suivant le constat de l’omniprésence de la voiture dans la ville actuelle. Une grande partie de la rue est redonnée aux piétons, cyclistes et utilisateurs de transports actifs hivernaux. L’interface en bordure de rue est souvent traitée par une bande de 2 mètres où sont plantés des arbres de façon ponctuelle servant de limite en automobilistes et piétons. Ces arbres sont plantés dans des bacs amovibles qui sont enlevés l’hiver afin de laisser place à des dépôts à neige.
Les rues sont bordées de larges trottoirs et comportent ponctuellement des élargissements qui pourront servir de terrasse l’été. La règlementation donnera priorité aux piétons et cyclistes aux intersections.
Dans le centre urbain, le fort encadrement de l’espace public par le bâti et les repères bonifient la lisibilité et le dialogue avec l’espace public. La rue commerçante piétonne converge vers la place publique de l’hôtel de ville et le cœur social. La perméabilité visuelle et la transparence des façades des rez-de-chaussée assurent une bonne lisibilité et sont modulées en fonction de la hiérarchie des voies, des plus publiques aux rues résidentielles.
TYPES DE FAÇADES
Par White arkitekter (2013)
PARC DE QUARTIER
Par White arkitekter (2013)
Parc de quartier
Parcs de quartier Pensés en partie pour des raisons fonctionnelles, les parcs de quartier joignent l’utile à l’agréable. L’hiver, ils servent de dépôt à neige et ainsi permettent aux plus jeunes de s’amuser. L’été, les parcs sont végétalisés et absorbent les eaux de ruissellement tout en offrant un espace de socialisation et de jeu à l’échelle du quartier. Ils agissent comme modules dans la structure de la ville et sont toujours accessibles dans un rayon de 500m. Tous les parcs font face à une maison «Bläckhorn» relocalisée de l’ancienne ville. La conservation d’une partie de l’héritage bâti bénéficie ainsi d’une bonne visibIlité. Ces éléments deviendront sans doute des points de repère pour les habitants.
Par White arkitekter (2013)
PARC LINÉAIRE
Par White arkitekter (2013)
Parc Linéaire
Reliant le secteur de Lombolo et la montagne Tuolluvaara, le parc linéaire reprend l'ancien tracé minier et traverse le nouveau centre de Kiruna. Ce parc a été conçu pour assurer des percées visuelles vers le territoire et créer un axe de mobilité douce. Le parc accueille un large éventail d’activités récréatives et sociales. C’est là qu’auront lieu le Festival de Kiruna et la Biennale. Le parc, d’une largeur de 50m, est encadré de bâtiments des deux côtés. Il est directement relié à un des doigts verts et à la place de l’hôtel de ville. La végétation dans le parc est pensée pour bloquer les vents dominants et la neige. Par contre, comme l’orientation du parc est presque la même que celle des vents dominants, qui atteignent des moyennes de 40 nœud, le parc risque de se transformer en corridor de vent . De plus, cette bande verte est prévue pour récolter les eaux de ruissèlement.
PARC LINÉAIRE
Par White arkitekter (2013)
Ce parc est également ponctué d’anciens et de nouveaux monuments d’art public qui rappellent l’histoire de Kiruna. Ce parc définit clairement la coupure entre le district résidentiel et commercial. Cet axe qui se veut unificateur créer aussi une certaine division au sein de la ville et coupe la trame urbaine. Ce parc ne donne jamais sur des derrières de cour, au contraire, les bâtiments qui l’encadrent ont tous un rez-de-chaussée relativement transparent.
PARC NATUREL
Par White arkitekter (2013)
Parc naturel «doigts verts»
Le principe des espaces verts qui entrent dans la ville est une stratégie empruntée à la ville existante. Ils sont réutilisés pour le nouveau Kiruna et prennent la forme de doigts verts. Ces parcs naturels donnent accès à la nature en moins de cinq minutes de marche peu importe où on se trouve dans la ville. Ils incitent le transport actif, la mobilité douce et les modes de déplacement appartenant aux pratiques culturelles et traditionnelles. En hiver, dans ces écosystèmes il est possible de pratiquer le ski de fond, la raquette, la marche, le traineau et la motoneige. Ces percées vertes multifonctionnelles ne donnent jamais sur des arrière-cour mais toujours sur des rues, ce qui permet d’entretenir une plus grande relation visuelle et physique avec le territoire. De plus, elles sont implantées pour diriger des vues sur le paysage environnant.
Par White arkitekter (2013)
Cependant, cela crée une certaine imperméabilité véhiculaire et la trame urbaine a été pensée pour se prolonger comme des doigts ce qui engendre et encourage un étalement urbain. Ces parcs naturels créent inévitablement des limites formant des zones distinctes incitant une certaine dispersion. Ces doigts verts sont-ils vraiment des éléments unificateurs ou ne créent-ils pas plutôt une coupure dans le tissu urbain?